Vous êtes là
Accueil > Europe > Les Gilets Jaunes : droit de vote retiré pour 5 ans ?

Les Gilets Jaunes : droit de vote retiré pour 5 ans ?

«Gilets jaunes»: Le vrai du faux sur les droits des manifestants
22 552 Gilets Jaunes privés du droit de vote pour 5 ans après avoir été raflés et emprisonnés par la milice Macronienne. Pour mémoire une action des Gilets Jaunes chez Rothschild, il semble évident que les 22 552 évincés des listes n’auraient pas voté Macron. Tout d’abord une vidéo sur les réseaux sociaux nous parle de 22 552 prisonniers Gilets jaunes. Il nous semble qu’il s’agirait probablement plutôt de 22 552 condamnés. Ou alors des prisonniers, mais probablement libres, voire sous surveillance, les prisons françaises étant déjà surpeuplées. Il y a environ 70 000 prisonniers en France (pour 60 000 places, ce qui est déjà un problème), y aurait-il 22 552 Gilets jaunes parmi ceux-là ? La question reste en suspens. Mais, au-delà du statut réel de ces Gilets jaunes, qu’en est-il d’une éventuelle interdiction de voter ? Voici ce que dit la loi : Une personne reconnue coupable d’avoir commis une infraction est punie d’une peine d’amende et/ou de prison. Dans certains cas, la personne peut se voir infliger en plus une ou plusieurs peines complémentaires. Par exemple, le retrait du permis de conduire, la privation des droits civiques, l’interdiction de travailler avec des mineurs, etc. Les peines complémentaires varient en fonction de la nature et de la gravité de l’infraction commise : contravention, délit, ou crime. Alors quelles peuvent donc être ces « peines complémentaires » ? Ici encore le site du gouvernement nous répond : La peine complémentaire est en lien étroit avec le type de délit commis. Par exemple, le retrait de permis est possible pour un excès de vitesse, mais pas pour un vol. Les peines complémentaires applicables aux délits se divisent en plusieurs catégories. Retrait d’un droit Il y a des peines complémentaires qui visent à retirer au condamné le bénéfice d’un droit : – Retrait des droits civiques, civils et familiaux. Ce retrait entraîne notamment l’inéligibilité, la perte du droit de vote et du droit d’être tuteur. L’interdiction peut durer au maximum 5 ans pour un délit. – Retrait de l’autorité parentale, en cas de délit commis par un parent sur son enfant – Interdiction d’émettre des chèques pour 5 ans maximum – Suspension du permis de conduire pour 5 ans maximum – Retrait définitif du permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant 5 ans maximum, – Interdiction de détenir une arme pour 5 ans maximum – Interdiction définitive ou pour 5 ans maximum de détenir un animal, l’interdiction pouvant se limiter aux chiens jugés dangereux – Interdiction de territoire pour les étrangers y compris les ressortissants d’un pays de l’Union européenne, définitive ou de 10 ans maximum. Cette interdiction s’applique dès la sortie de prison. «Gilets jaunes»: Le vrai du faux sur les droits des manifestants « Arrestation injustifiée et arbitraire », « délit d’opinion »… Le placement en garde à vue, mercredi 2 janvier, d’Eric Drouet, l’un des leaders des « gilets jaunes », a suscité de vives réactions auprès des soutiens du mouvement. Comme chez certaines figures politiques, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé un « abus de pouvoir » à l’encontre de cet homme qui le « fascine ». Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », nombre d’internautes s’offusquent plus généralement d’atteintes au droit des manifestants, quitte à méconnaître certaines lois. « On lit énormément de choses à tort et à travers, il y a beaucoup d’idées reçues » Maître Thierry Vallat, avocat au barreau de Paris. L’occasion de trier le vrai du faux. « Le droit de manifester est sacré et rappelé par différents textes [dont la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et implicitement par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme] » indique Thierry Vallat. « Même si la manifestation n’est pas déclarée, tant qu’elle n’est pas interdite, un manifestant qui y participe ne peut pas être inquiété, contrairement à l’organisateur qui peut être sanctionné », poursuit le juriste. La nécessité d’une déclaration préalable C’est sur ce motif (décrié) d’« organisation d’une manifestation sans déclaration préalable » qu’Eric Drouet a été placé en garde à vue le 2 janvier. L’article L211-1 du Code de la sécurité intérieure dispose en effet que « toutes manifestations sur la voie publique » doivent faire l’objet d’une « déclaration préalable » – sans quoi l’organisateur risque jusqu’à 6 mois de prison et 7.500 euros d’amende. « La déclaration préalable se fait selon différents critères formels, dont certains « gilets jaunes » s’affranchissent », souligne Thierry Vallat. Parmi ceux-ci figurent notamment la communication des « nom [s], prénom [s], adresse […] des personnes physiques en charge de l’organisation de la manifestation », « l’objet […] et le ou les lieu (x) de la manifestation » ou encore « la date et les heures de début et de fin », comme le rappelle le site du service public. « En l’absence de refus, qui est notifié sous la forme d’un arrêté d’interdiction, on est libre de manifester », poursuit le juriste. Une manifestation peut être interdite Cette possibilité est en effet prévue par l’article L211-4 du Code de la sécurité intérieure : « Si l’autorité investie des pouvoirs de police estime que la manifestation projetée est de nature à troubler l’ordre public, elle l’interdit par un arrêté. » Celui-ci doit être notifié immédiatement aux personnes qui ont déclaré la manifestation. Une autre exception est possible lorsque l’état d’urgence est en vigueur : « Dans ce cas, il peut y avoir des interdictions individuelles de séjour, et donc de manifester, en cas de crainte de menace pour l’ordre public, selon l’article 5 de la loi du 3 avril 1955 », précise Thierry Vallat. L’enregistrement et la diffusion de photos ou de vidéos L’enregistrement d’images est-il possible pendant une manifestation ? La question a de quoi préoccuper les « gilets jaunes », qui multiplient les vidéos pour montrer leur mobilisation ou dénoncer des violences policières depuis le début de la contestation. « On a tout à fait le droit de filmer et de photographier lors d’une manifestation, même si les forces de l’ordre sont souvent réticentes », souligne Thierry Vallat. Ce principe, qui empêche donc ces dernières de saisir le smartphone, la caméra ou l’appareil photo d’un(e) manifestant(e), est rappelé dans la circulaire n°2008-8433 du 23 décembre 2008. En revanche, l’anonymat de certains policiers, listés dans un arrêté de 2008, est garanti : il concerne certains membres des « services d’intervention, de lutte antiterroriste et de contre-espionnage ». Et entraîne donc « l’interdiction de publier leur image si celle-ci permet de les identifier ». « La spécificité des  » gilets jaunes  » est de s’affranchir un peu des lois, en s’appropriant un rond-point par exemple. C’est pour ça qu’on entend des discours libertaires comme  » je me fous de l’article L211-1 « , mais ils deviennent très différents une fois que ces personnes se retrouvent devant le tribunal et la dure réalité du droit pénal », conclut Thierry Vallat.

© info.elyon.fr
Courte reproduction partielle autorisée suivie par un lien redirigeant vers cette page.

Top