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Charlie Hebdo : « Que les religieux disent que le blasphème est un droit »

Charlie Hebdo : "Que les religieux disent que le blasphème est un droit"

Charlie Hebdo : « Que les religieux disent que le blasphème est un droit »

Reporters sans frontières veut faire signer aux autorités religieuses une charte reconnaissant le droit au blasphème

Charlie Hebdo affichera en Une de son édition spéciale, la première depuis la tuerie du 7 janvier, une caricature de Mahomet.  Le prophète, une larme à l’oeil, reprenant, lui aussi, dans un ultime pied de nez aux tueurs, le message d’une riposte désormais internationale : « Je suis Charlie ».
Le tout sous le titre « Tout est pardonné ».
Un choix qui prouve que les dessinateurs et les survivants de l’attentat qui a coûté la vie à Charb, Cabu, Wolinski, Honoré, Tignous et Bernard Maris – sans oublier les onze autres victimes – n’ont en rien renoncé à exercer un des droits fondamentaux de leur métier :

Le blasphème. Une notion qui, en droit français, a été définitivement supprimée dans la loi de 1881 précisément relative à la liberté de la presse. Un droit au blasphème dont s’est également emparé Reporters sans frontières.

« Dans tous les lieux de culte »

L’ONG de défense des journalistes a en effet annoncé son intention de faire signer, à l’ensemble des autorités religieuses, une charte on ne peut plus explicite sur ce sujet, comme l’a expliqué à Sudouest.fr, Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF.

« Si on ne veut plus que des fous furieux débarquent dans une rédaction, il faut absolument faire en sorte que dans tous les lieux de culte, sans exception, les religieux disent aux fidèles que le blasphème, c’est un droit. Ils doivent dire que s’ils considèrent leur croyance comme sacrée, autrui n’y est pas tenu et que le blasphème n’est pas condamnable. »

Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières.


« Il faut arriver à faire dire aux responsables religieux que la liberté d’expression n’a pas de religion ».

« En clair, poursuit Christophe Deloire, cette charte vise à faire dire aux responsables religieux : « on reconnait le droit de critiquer notre religion, on reconnaît le droit à l’irrévérence envers ce que nous-mêmes reconnaissons comme sacré »  »

Surtout, Reporters sans frontières va soumettre cette charte, qui est cours de rédaction, « à ceux qui ne tiennent pas de discours favorables à la liberté d’expression et qui font de la notion de blasphème une atteinte grave à leur religion », précise Christophe Deloire. « On attend des réponses de tout le monde mais il va de soit que cela vise la frange des imams qui condamnent le blasphème. »

Conclusion de Christophe Deloire : « Il faut arriver à faire dire aux responsables religieux que la liberté d’expression n’a pas de religion ». Une partie difficile. Ce mardi, l’autorité musulmane égyptienne a d’ores et déjà dénoncé cette nouvelle caricature de Charlie Hebdo.

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